Immobilier de prestige à Paris : un marché haut de gamme en renaissance

Après deux années de correction, le marché parisien du luxe reprend des couleurs. Au premier trimestre 2025, les ventes de biens haut de gamme explosent. Entre stabilisation des taux, retour des acheteurs internationaux et rareté persistante, le segment du prestige montre une étonnante résilience.
 

Un regain d’activité porté par une demande solvable
Le baromètre Paris Prestige T1 2025 est formel : le haut de gamme redécolle. Les contacts acheteurs ont bondi de +92 % par rapport au premier trimestre 2024, et les promesses de vente enregistrées progressent de +56 %. Ce rebond intervient après deux années marquées par une baisse sensible des prix (-10 à -15 % sur les segments les plus chers) et une forte prudence des acquéreurs, inquiétés par la hausse des taux et l’instabilité économique.
 

Mais depuis début 2025, le contexte s’éclaircit. Les taux d’intérêt cessent de grimper, les acheteurs reviennent, et l’image de Paris comme valeur refuge patrimoniale se renforce. Les Jeux olympiques approchants contribuent également à raviver l’attrait de la capitale sur la scène internationale.
 

Une géographie très ciblée
La reprise ne concerne pas tous les quartiers de manière homogène. Ce sont les arrondissements historiquement les plus recherchés – 5ᵉ, 6ᵉ, 7ᵉ, 8ᵉ et 16ᵉ – qui concentrent l’essentiel de la demande. Dans le 7ᵉ arrondissement, par exemple, 43 % des transactions sont désormais réalisées par des acquéreurs non-résidents. Cette clientèle internationale, majoritairement venue des États-Unis, du Moyen-Orient ou d’Asie, est attirée par des biens rares, souvent d’exception, avec vue dégagée, prestations haut de gamme et cachet architectural.
 

Le prix au mètre carré peut dépasser les 30 000 € dans certains cas, notamment pour des appartements avec terrasse ou vue sur la Seine ou les monuments emblématiques. Ces acheteurs ne sont pas sensibles aux taux, car ils mobilisent souvent des fonds propres ou des financements étrangers plus avantageux.
 

Une offre limitée mais mieux ajustée
Du côté de l’offre, le marché évolue également. Après une période de décalage entre les attentes des vendeurs et la réalité du marché, les propriétaires ont revu leurs ambitions à la baisse, ce qui a permis une reprise des transactions. Les professionnels du secteur notent une amélioration de la fluidité du marché, avec des biens mieux positionnés et des délais de vente réduits.
 

Chez Vaneau, par exemple, 80 mandats actifs à plus de 4 millions d’euros sont actuellement proposés, dont la moitié dans l’ultra-luxe (surfaces de plus de 300 m², domotique, espaces extérieurs). La négociation ne porte plus sur de fortes remises, mais sur les conditions suspensives (obtention de financement, durée de validité des offres…). La rareté structurelle de l’offre permet de maintenir les prix sur ce segment très spécifique.
 

Une dynamique qui devrait se prolonger
Les professionnels s’accordent à dire que la reprise pourrait se poursuivre tout au long de 2025, portée par plusieurs facteurs favorables : retour de la confiance, stabilisation des taux longs (OAT 10 ans), visibilité internationale accrue grâce aux Jeux, et fiscalité encore lisible sur l’immobilier patrimonial. Le seul risque identifié : un durcissement de la fiscalité sur les non-résidents ou un alourdissement de l’IFI, qui pourrait freiner l’investissement étranger.
 

Mais en l’état, l’immobilier de prestige parisien s’impose comme un segment résilient, peu corrélé aux cycles classiques du marché immobilier et toujours aussi attractif pour les grandes fortunes en quête d’actifs tangibles.
 

Sources : Baromètre Vaneau Paris Prestige T1 2025 (Actusite, 28 mai 2025).